Storytelling

4 techniques pour rendre une intervention mémorable

Modifié le
8
May 2024
par
Image de couverture article "4 techniques pour rendre une intervention mémorable" Panache

Introduction

Que tu aies 19 ans ou 75 ans, si on te donne l'occasion de prendre la parole 15min face à 300 personnes, tu dois rendre ton intervention inoubliable.

Pourquoi ?

Parce que c'est une chance.

Une chance, car la quantité d’informations partagées ne cesse d’augmenter alors que dans le même temps les capacités d’attention et de concentration diminuent.

Avoir 300 personnes prêtes à t'écouter est une chance.

Une chance car avoir l'opportunité de partager une idée qui t'anime, de créer un changement qui peut bouleverser le public et le marquer durablement n'arrive pas tous les 4 matins.

Avoir 300 personnes prêtes à avoir un déclic grâce à toi est une chance.

Une chance car se mettre dans une situation nouvelle, déstabilisante, stressante, où des centaines d'yeux vont juger ta prestation est un joli bond hors de sa zone de confort.

Avoir une occasion précieuse pour apprendre et développer ses capacités à rassembler et fédérer par la parole est une chance. Quand tu as l’opportunité de prendre la parole, tu dois savoir comment attirer l'attention et captiver ton public en quelques secondes.

Prendre la parole est une chance

Il y a quelques années, Adélaïde (19 ans) et Estelle (75 ans) ont eu le droit de parler de leurs idées et le devoir de les présenter de manière mémorable.

Face à elles : 300 personnes venues pour la soirée So Good Live ; soirée qui lançait la sortie d'un nouveau magazine mettant en lumière celles et ceux qui font le monde de demain.

Nous avions l'honneur d'être partenaire de cette soirée et d'animer une séquence appelée la "Génération Nan-Nan" pour promouvoir un mouvement collectif, inclusif et intergénérationnel. L'équipe panache a aussi été mobilisée pour donner des coachings à des invités qui souhaitaient prendre la parole face cam' en fin de soirée.

Photo de la soirée So Good Live avec la présence de Panache, Adelaïde Estelle et Julien
Adelaïde, Julien et Estelle



J'ai travaillé à préparer cette séquence avec nos 2 oratrices pour réfléchir aux messages qu'elles souhaitaient faire passer et à la forme la plus adaptée pour un effet mic drop.

L'occasion de te dévoiler quelques techniques qui permettent de recevoir ce genre de réaction pendant le live :

Capture d'écran d'un commentaire d'encouragement pour Estelle Panache
Capture d'écran d'un message de félicitations pour le coaching Panache pour la soirée So good live Panache
Good job!


Le moyen le plus efficace pour ancrer fermement une prise de parole dans l’esprit du public est de lui faire ressentir une émotion (lire l'article sur l'importance de faire vivre des émotions dans toute intervention).

Les émotions permettent un accès rapide à la mémoire.

Si je te demande de te remémorer un événement passé, tu vas d’abord faire appel à tes émotions.

Exemple si je te demande "comment étaient tes vacances d'été ?"

« C’était canon ! »
« Je me suis grave ennuyé.e chez Tonton André »
« C’était trop court »
« La Corse c'est tellement beau ! »


Ensuite, seulement, tu seras capable d’accéder aux détails.

Ce sentiment va aussi teinter la manière dont tu appréhendes la même situation dans le futur :

« La Corse c’était bien ... j’ai envie d'y retourner »
ou
« Chez Tonton c'était terrible ... je ne veux plus y mettre les pieds »


Nancy Duarte, écrivaine et conférencière américaine a créé une théorie pour "rendre une intervention mémorable" : elle parle d'un moment qui doit marquer les esprits, un moment S.T.A.R. = Something They’ll Always Remember (y'a même son TED Talk pour plus de détails avec des graphiques qui décortiquent des talks).

L’objectif S.T.A.R est de provoquer une réaction du public : peur, humour, dégoût, surprise...  et de l’utiliser pour laisser une trace indélébile de votre idée.

{{cta-pap-confiance="/cta"}}

4 techniques à utiliser pour provoquer une réaction et marquer les esprits

Faire prendre conscience

Il est parfois difficile d’impliquer émotionnellement un auditoire face à un risque. Et nous savons, depuis les publicités sur la sécurité routière, que trop d’émotions peuvent être contre-productif. Lorsque Bill Gates veut sensibiliser une assemblée de riches Américains aux dangers du paludisme, il leur montre un bocal contenant un moustique qu’il libère dans la salle… aucun des participants n’a pu oublier ce qu’il a vécu à ce moment-là.

Montrer au lieu d’expliquer

Il est essentiel d’être le plus concret possible. Lors du lancement de Free Mobile, lorsque Xavier Niel annonce qu’il offre à chaque participant un forfait à 2 euros, les spectateurs ne trouvent pas sous leur siège une carte SIM, mais une pièce de 2 euros… c’est concret, « 2 euros = 1 forfait ». Lorsque Jamie Oliver dénonce la quantité de sucre qu’il y a dans le lait pour bébé en Angleterre, il arrive avec une brouette pleine de sucre qu’il vide devant lui : « voilà ce que mange chacun de vos enfants en 1 an ! ».

Pratiquer l’autodérision

Particulièrement efficace pour ancrer un élément de crédibilité, l’autodérision montre que tu sais jouer avec l’image que tu renvoies aux autres. Lorsqu’Obama veut désamorcer la polémique lancée par Donald Trump concernant la validité de son extrait de naissance, il annonce en plein dîner officiel qu’il va rendre publique la première vidéo de sa naissance et projette les premières minutes du Roi Lion !

Créer un rendez-vous

Si ton but est d’installer une connivence avec le public sur la durée, il est intéressant de penser à un événement récurrent qui se reproduira à chacune de tes prises de parole. Ainsi tu vas créer une attente chez ton auditoire qui augmentera son attention. Steve Jobs avait installé ce type de rendez-vous en annonçant la fin de sa présentation pour finalement ajouter : « One more thing… ».


Pour Adélaïde et Estelle, le B.A.-BA a été de mettre en récit leur propos grâce au storytelling créé ensemble (lire notre article sur les ingrédients du storytelling pour rendre n'importe quel sujet captivant).


Mais aussi,

Adélaïde pratique l'auto-dérision sur le fait qu'elle soit une jeune femme blanche européenne qui ne subit pas encore les effets du changement climatique (car on peut très bien lui reprocher de ne pas être la plus légitime sur ces sujets).

Estelle parle des "30 calamiteuses" pour faire prendre conscience que le bilan de sa génération n'est pas positif pour la planète.

Conclusion

Prendre la parole en public, que ce soit pour un pitch, une présentation ou un simple échange, est bien plus qu’une simple tâche : c’est une occasion en or de captiver, d’inspirer et de marquer les esprits. Chaque mot, chaque geste peut transformer un moment ordinaire en une expérience inoubliable. En maîtrisant l’art du storytelling, en attisant la curiosité et en créant des émotions fortes, tu peux transformer n'importe quelle intervention en un véritable mic drop.

Alors, oublie la peur de parler devant 300 personnes ou de défendre ton projet devant des investisseurs potentiels. C’est une chance unique pour toi de briller, de faire entendre ta voix et de laisser une empreinte mémorable.

Et toi, que vas-tu faire pour ta prochaine intervention ?


Abonne-toi à notre newsletter mensuelle pour recevoir 1 article complet / mois.

Julien de Sousa et toute l'équipe de Panache.

Découvre d'autres articles susceptibles de t'intéresser :

> Le triangle d'Aristote pour faire adhérer à tes idées

> 7 tactiques pour convaincre ta/ton boss

> 5 étapes pour motiver 456 personnes à s'entretuer

Aller plus loin

Voici les réponses aux questions qui nous reviennent le plus. Si tu en as d'autres, entre en contact avec nous pour en savoir encore plus.

Qu'est-ce qu'un elevator pitch ?

Présentation brève, concise et percutante de ton idée, projet, produit ou entreprise. Le but est de capter l'attention de ton auditoire en un temps très court, souvent entre 30 secondes et 2 minutes, c'est-à-dire le temps approximatif que l'on passerait dans un ascenseur, d’où le nom.

L’objectif ? Susciter suffisamment d'intérêt pour engager une discussion plus approfondie.

Pourquoi est-ce important ? Dans le monde professionnel, il est courant de croiser des investisseurs, des partenaires potentiels ou même des clients intéressés par ton projet. Un pitch efficace te permet de présenter clairement ton idée en un temps limité, de manière à laisser une forte impression et à ouvrir la porte à de nouvelles opportunités.

Comment intégrer la méthode S.T.A.R. dans mon pitch pour le rendre plus impactant ?

La méthode S.T.A.R. en rhétorique est un outil puissant utilisé pour structurer une prise de parole de manière claire et mémorable. S.T.A.R. est un acronyme qui représente les 4 étapes clés d'un discours efficace : Situation, Tâche, Action, et Résultat. Voici comment tu peux l'utiliser :

  • Situation : Commence par situer ton auditoire en lui donnant un contexte. Décris brièvement la situation ou le problème auquel tu fais face. Cela permet à ton public de comprendre l’enjeu et de s'y connecter émotionnellement. Par exemple, tu peux dire : "Lors de ma dernière prise de parole en public, j'avais pour mission de captiver une audience de plus de 500 personnes lors d'un événement important."
  • Tâche : Ensuite, définis clairement quel était ton objectif ou ce que tu devais accomplir dans cette situation. L'idée est de préciser ce que tu devais faire pour surmonter le défi. "Mon défi était de transmettre un message complexe de manière simple et percutante, tout en maintenant l'attention de l’audience."
  • Action : À ce stade, explique les mesures que tu as prises pour atteindre cet objectif. C'est la partie la plus importante de ton discours, car elle met en lumière tes compétences, ta préparation, et tes efforts. "J'ai utilisé des techniques de storytelling, en illustrant mes propos avec des anecdotes personnelles qui ont résonné avec l'expérience de l’audience. J'ai également fait une pause stratégique pour permettre aux gens de digérer l'information."
  • Résultat : Conclut avec les résultats obtenus grâce à tes actions. L’objectif est de démontrer l’impact de tes choix et de renforcer l’idée que ton intervention a eu un effet concret. "Le résultat fut un succès : l’audience a réagi positivement, avec de nombreux retours enthousiastes, et la présentation a suscité de nombreuses discussions en dehors de l'événement.
  • Cette structure permet de présenter de manière concise et efficace tes compétences et réalisations, rendant ton pitch plus impactant.

    Comment rendre mon pitch naturel et convaincant ?

    1. Sois toi-même : L'authenticité est essentielle. Reste naturel(le) et évite de jouer un rôle ou de réciter un discours.
    2. Maîtrise ton contenu : Connaître bien ton pitch te permettra d’être à l’aise et de t’adapter à ton auditoire. Prépare des points clés sans sur-préparer.
    3. Adapte ton ton : Choisis un langage adapté à ton interlocuteur, tout en restant simple et direct.
    4. Exprime de l’énergie et de l’enthousiasme : Si tu crois en ton projet, ton auditoire le ressentira. Sois dynamique et souriant(e).
    5. Pratique, mais reste spontané : Répète plusieurs fois, mais évite de tout mémoriser. Laisse de la place à la spontanéité.
    6. Engage ton auditoire : Crée une connexion en posant des questions ou en suscitant des réactions.

    En résumé, sois authentique, enthousiaste et adapte ton message à ton auditoire. Un pitch naturel, c’est avant tout un pitch où tu te sens à l’aise.

    Quelles sont les erreurs courantes à éviter lors de la préparation d'un pitch ?

    Pour maximiser l'efficacité de ton pitch, il est essentiel d’éviter certaines erreurs courantes qui peuvent nuire à ton impact. Voici les pièges à éviter pour faire de ta présentation un véritable succès :

    1. Manque de clarté : Ton message doit être aussi clair que l’eau de roche. Si ton auditoire ne comprend pas en quelques secondes ce que tu proposes, ton pitch n'aura fait que deux tours avant d'être oublié.
    2. Excès de détails : Un pitch, ce n’est pas un roman. Evite de transformer ton discours en une liste d’achats interminable. Reste concis(e) et va droit au but. L’objectif est de titiller la curiosité, pas de noyer ton auditoire sous un flot d'informations inutiles. Moins c'est plus, n'est-ce pas ?
    3. Absence d’appel à l’action : Si tu finis ton pitch en disant "Voilà, c’était mon idée !" et que tu t'éclipses sans proposer de suite, tu risques de perdre l'intérêt de ton auditoire aussi vite qu’il est apparu. Toujours terminer par un appel à l'action clair : « Si ça t’intéresse, on peut en parler autour d'un café » ou « On se fixe une rencontre pour explorer cela ? »
    4. Négliger l’audience : Parler à tout le monde, c'est comme essayer de plaire à tout le monde, et on sait tous que ça finit rarement bien. Adapte ton discours à ton interlocuteur. Le but est d'engager la conversation, pas de perdre l’attention en cours de route.

    En évitant ces erreurs, tu maximiseras l’efficacité de ton pitch, et tu laisseras une impression durable qui incitera ton interlocuteur à en savoir plus sur ton projet.

    L'article t'a plus ? Partage-le sans modération.