Rhétorique

Rhétorique ou éloquence ? Ce que personne ne te dit

Modifié le
21
February 2025
par
Julien de Sousa
Image de couverture pour l'article de Panache Rhétorique ou Éloquence, formation en prise de parole, image de la pilule rouge et bleu Matrix

Introduction

Tu veux briller en société like a star, captiver ton auditoire, ou simplement ne plus bégayer devant ton love interest quand il te regarde dans les yeux ?

Deux mots reviennent souvent dans ta quête : rhétorique et éloquence.

Alors, que choisir ?

L’éloquence pour faire frissonner les foules à la manière d’un tribun antique ?

La rhétorique pour manier les mots avec autant de souplesse qu’un Yogi Master ?

Pilule rouge ou pilule bleue ?

Tu vas enfin comprendre les véritables différences entre ces deux concepts, et à ne plus jamais confondre le "blabla convaincant" de la rhétorique avec la "magie de la parole" de l’éloquence ?

Tu vas être surpris, crois-moi.

L’éloquence : L'âme de la parole, la beauté du discours

Soyons honnêtes : l’éloquence, tout le monde adore.

C’est beau, c’est fluide, c’est impressionnant.

On imagine Barack Obama à son prime, Ricky Gervais aux Golden Globes ou Valérie Pécresse… Non.

Image du discours de Barack Obama, montrant un charisme pour l'article sur l'éloquence et la rhétorique de Panache
Le goût du charisme !


Bref, on veut tous ce charisme, ce magnétisme, cette aura qui fait que tout le monde écoute.

Mais devine quoi ? L’éloquence sans rhétorique, c’est du bruit sans impact.

Prends une carbonara.

Est-ce que c’est une carbonara sans oeufs ? Non.

Est-ce que c’est une carbonara sans pâte ? Non.

La carbonara est une carbonara avec des pâtes ET des oeufs.

Main dans la main pour le plus grand bonheur des papilles.

La rhétorique sans l’éloquence, c’est pareil.

Tu peux avoir une voix de velours, une gestuelle parfaite et un phrasé impeccable…

Si ton discours n’a aucune structure, aucun argument percutant et aucune stratégie persuasive, tu as juste… bien parlé.

Mais pour dire quoi, au juste ?

L’éloquence, c’est ce qui transforme un discours en une véritable œuvre d’art.

C’est le rythme, la fluidité, la sonorité des mots, la capacité à faire briller tes idées comme des étoiles filantes.

Tu sais, ces discours où chaque mot semble être choisi avec soin, comme un chef-d'œuvre de poésie moderne.

Pour reprendre l’exemple de Barack Obama, lorsqu’il a prononcé son fameux "Yes We Can", ce n’est pas seulement son raisonnement politique qui a marqué les esprits.

C’est la musicalité de son discours, sa diction, son rythme, et sa capacité à captiver son auditoire.


L’éloquence, c’est la mise en scène du discours :

  • Le ton et la voix : Un bon orateur sait moduler son ton pour captiver.
    Exemple : Malala Yousafzai et son discours à l’ONU pour défendre le droit des filles à l’éducation.

  • Le langage corporel : Un regard perçant, un geste assuré, une posture droite.
    Exemple : Dans le film “ Le cercle des poètes disparus” avec l’acteur Robin Williams qui interprète le rôle d’un professeur de littérature.

  • L’art de la pause : Ne pas avoir peur du silence pour créer de l’impact.
    Exemple : Le comédien Fabrice Luchini, maître du silence dramatique.

En résumé, l’éloquence, c’est la capacité à envoûter, à captiver, à charmer.

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La rhétorique : L'art des arguments qui tuent (sans arme !)

La rhétorique en revanche, c’est l’art de convaincre.

C’est elle qui donne du poids à vos mots, qui te permet d’argumenter efficacement et de structurer tes idées pour qu’elles marquent les esprits.

C’est l’art de construire des arguments solides et structurés qui font vaciller même les opinions les plus fermes. C’est un peu comme si tu étais avocat de la défense… mais sans le costume et sans la salle d’audience (et oui, pas de pression).

Et l’éloquence ? Eh bien, c’est la cerise sur le gâteau.

La mozzarella sur la margherita.

(vous me dîtes si je dois arrêter avec les métaphores culinaires)

L’éloquence sublime la rhétorique, mais ne la remplace pas.

Prends un débat télévisé.

D’un côté, un candidat hyper charismatique, qui parle avec style mais sans fond (Toute ressemblance avec un.e politicien.ne est fortuite).

De l’autre, un orateur plus posé, mais dont les arguments sont construits avec logique et impact.

Qui l’emporte ? Celui qui maîtrise la rhétorique.

Parce que l’émotion, c’est bien, mais convaincre, c’est mieux.

La rhétorique repose sur trois piliers fondamentaux :

  • Logos : La logique et les faits
  • Ethos : La crédibilité de celui qui parle
  • Pathos : L’émotion, car un bon argument ne sert à rien si ton auditoire n’est pas touché dans son cœur.

Tu veux en apprendre plus sur les 3 mousquetaires de la rhétorique ? On en a fait un article si tu le souhaites : Le triangle d’Aristote pour faire adhérer tes idées.

Pourquoi se former à la rhétorique (et pas juste à l’éloquence)

Si tu veux être plus qu’un beau parleur, tu dois apprendre les techniques qui rendent tes discours réellement efficaces.

Et comme j’ai le cœur aussi grand que la discographie d’Elvis, je vais t’en dévoiler une partie.

Mais ça reste entre nous.

✅ Structure tes idées pour captiver du début à la fin

Un discours sans structure, c’est comme un plat sans recette : au mieux, ça manque de saveur, au pire, c’est immangeable.

Pour éviter le charabia décousu, utilise la méthode du triptyque rhétorique :

  1. L’accroche (exorde) pour captiver dès la première phrase.
  • Pose une question intrigante : « Savez-vous quel est le point commun entre Cicéron et votre collègue qui monopolise les réunions ? »
  • Utilise une anecdote percutante : « La première fois que j’ai pris la parole en public, j’ai failli m’évanouir. Littéralement. »
  • Ose une déclaration choc : « L’éloquence seule ne sert à rien. Oui, vous m’avez bien entendu. »

  1. Le développement (narration & argumentation) pour construire un raisonnement implacable

Utilise la règle des trois pour structurer tes arguments : "Il faut une bonne ouverture, un argument fort, et une chute marquante."

Varie les types d’arguments : logique (faits, chiffres), éthique (valeurs, crédibilité), émotion (histoire, témoignages).

  1. La conclusion (péroraison) pour laisser une impression durable

Termine par un appel à l’action clair : « Si vous ne voulez plus que votre voix tremble, formez-vous ! »

Utilise une punchline mémorable : « La rhétorique, c’est le coeur des esprits brillants. À vous de jouer. »

✅ Utilise les figures de style pour marquer les esprits

Les figures de style ne sont pas réservées aux poètes déprimés (cc Damien Saez)

Elles sont des outils puissants pour rendre un discours mémorable.

Quelques-unes à maîtriser :

L’anaphore « J’ai un rêve... J’ai un rêve... J’ai un rêve... » (Martin Luther King, classique, tu connais)

La métaphore « La rhétorique est une arme. Encore faut-il savoir s’en servir. » (Moi. Juste moi).

L’antithèse
« Mieux vaut parler peu et bien que beaucoup et pour rien. » (Mon oncle, mais il est très doux)

Le storytelling
« Imaginez un peu le truc : vous entrez dans une salle, tous les regards sont braqués sur vous. Vous sentez la panique monter… » (Chat GPT, mais c’est la dernière fois parce qu’il a l’idée mais pas le talent).

✅ Anticipe et contre les objections pour ne jamais être déstabilisé

Un bon orateur n’attend pas qu’on l’attaque, il prévoit les objections et les désamorce avant qu’elles n’émergent.

Comment ?

Le contre-argument préventif« Certains diront que l’éloquence suffit. Mais regardez bien : que devient un beau discours si personne ne se souvient de son message ? »

La technique du questionnement rhétorique« Franchement, préférez-vous être impressionnant 5 minutes ou impactant pour toujours ? »

L’art du détournement d’attaque « Merci pour cette remarque, elle illustre exactement l’importance de la rhétorique ! »

Tu peux aussi apprendre à avoir de la répartie grâce à cet article : Comment devenir ceinture noire de répartie ?

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Joue avec l’émotion et la logique pour convaincre à tous les coups

Un bon discours combine logos (logique), pathos (émotion) et ethos (crédibilité).

C’est ce bon vieux Aristote qui l’a dit lors de son passage sur Legend (c’est faux pour Legend, il était pas dispo. Le reste est vrai).

On l’appelle d’ailleurs le triangle d’Aristote.

Image du triangle d'Aristote pour parler de l'équilibre à avoir quand on parle à l'oral - Logos Ethos Pathos - Panache

Utiliser des données et des faits (Logos) « 90% des grands orateurs ont suivi une formation en rhétorique. »

(La notre particulièrement)

Susciter l’émotion avec des anecdotes (Pathos) « J’étais paralysé par la peur de parler en public. Puis j’ai appris la rhétorique. Aujourd’hui, je forme des dizaines de personnes à cet art. »

(C’est le cas de plus de formateurs que tu ne soupçonnes !)

Gagner en crédibilité (Ethos) « J’ai accompagné des chefs d’entreprise, des avocats et des conférenciers à transformer leur façon de parler. »

(Le “Yes we can” de Obama c’était nous. Promis.)


💡 L’astuce Panache : combine les trois !

Si tu arrives à comboter régulièrement du Logos, du Pathos et de l’Éthos dans n’importe laquelle de ta prise de parole, tu vas devenir rapidement le ou la boss du rhétorique game.

Il faut prendre en compte que la rhétorique seule peut te rendre un excellent "parleur", mais pas un "convainqueur".

L’éloquence peut te rendre sympathique, mais elle ne suffira pas à transformer ton discours en une arme de persuasion massive.

La solution ?

Allier rhétorique et éloquence !

Ce n’est pas un choix à faire entre l’un et l’autre, c’est un mariage parfait entre l’art de convaincre et celui de séduire.

Conclusion : Passe de la parole à l’action

Reprenons une dernière fois.

  • L’éloquence : l’art de parler avec style, grâce et volupté.
  • La rhétorique : l’art de convaincre et persuader.

Si tu veux être plus qu’un beau parleur, tu dois apprendre à structurer, argumenter, répondre aux objections et maîtriser les émotions.

Le truc c’est que c’est souvent difficile de pratiquer.

Pourtant, tous les jours, la rhétorique est enseignée et appliquée par tout un tas de personnes (souvent des personnes importantes) qui, de fait, prendront toujours l’ascendant sur vous.

  • Quelle place pour tes idées ?
  • Quelle place pour tes combats ?
  • Comment s’affirmer face à celles et ceux qui partent déjà avec une longueur d’avance ?

Se former à la rhétorique c’est à la fois pouvoir rivaliser verbalement avec n’importe qui mais c’est aussi pouvoir détecter rapidement les argumentations fallacieuses et les procédés frauduleux.

En clair : tu ne te feras plus jamais manipuler.

Mais reste que… C’est difficile de faire ce travail de profondeur seul.e, alors pourquoi pas le faire avec Panache.

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Aller plus loin

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Qu’est-ce qui rends la rhétorique efficace ?

La rhétorique est efficace quand elle combine structure, persuasion et adaptation à l’auditoire. Un bon discours ne se contente pas d’aligner des idées : il suit un fil logique et utilise des techniques éprouvées pour marquer les esprits.

Structurer ses idées permet de captiver du début à la fin, tandis que les figures de style (anaphores, métaphores, antithèses…) rendent les messages percutants et mémorables.

Un orateur habile anticipe et contre les objections, désamorce les attaques et garde toujours le contrôle du débat. Il varie son ton, son rythme et utilise les silences pour maximiser l’impact.

Enfin, il équilibre émotion et logique, en combinant le logos (arguments solides), le pathos (émotions) et l’ethos (crédibilité) pour convaincre son public en toutes circonstances.

Une rhétorique efficace, c’est un mélange de stratégie, d’art et de psychologie, qui transforme chaque prise de parole en une démonstration implacable !

Comment améliorer son éloquence ?

L’éloquence, ce n’est pas juste parler fort et articuler. C’est l’art de captiver, d’hypnotiser un auditoire avec son discours. Et la bonne nouvelle ? Ça se travaille.

  • Soigne ta voix et ton articulation
    Une voix monocorde endort. Une voix bien placée captive. Travaille ton débit, joue sur les silences, module ton intonation. Les grands orateurs savent que le silence parle autant que les mots (coucou Fabrice Luchini).

  • Le langage corporel : une présence qui en impose
    Ton regard, tes gestes, ta posture doivent renforcer ton message. Oublie les bras croisés ou les mains dans les poches : ouvre ton corps, occupe l’espace, et regarde ton auditoire dans les yeux.

  • Maîtrise l’art du storytelling
    Une bonne histoire vaut mille arguments. Si tu veux captiver, raconte une anecdote personnelle ou une histoire marquante. Le public se souviendra plus facilement de ton discours s’il y a une dimension narrative.

  • Pratique, pratique, pratique
    L’éloquence ne se développe pas en lisant un livre, elle se forge en parlant. Entraîne-toi avec des exercices comme :
    1. Le discours minute : Choisis un sujet au hasard et parle dessus pendant 60 secondes.
    2. L’imitation : Reprends le style d’un grand orateur et adopte sa gestuelle et son ton.
    3. La lecture à voix haute : Lis un texte en mettant l’accent sur l’intonation et le rythme.

  • Travaille ta respiration et ta gestion du stress
    L’éloquence, c’est aussi savoir gérer la pression. Un bon orateur respire profondément, pose sa voix et garde son calme. Les techniques de respiration diaphragmatique aident à ne pas trembler et à poser son discours.
Comment contrer un argument avec la rhétorique ?

Pour contrer un argument efficacement, il faut utiliser l’anticipation, la déconstruction et la redirection.

  1. Anticipation : Prépare-toi à l’avance en pensant aux objections possibles. Par exemple, si l’on te dit que "l’éducation en ligne n’est pas aussi efficace que l’éducation traditionnelle", tu peux répondre en montrant des études et des exemples de réussite qui prouvent l’efficacité de l’enseignement à distance, surtout avec les outils modernes.

  2. Déconstruction : Démontre les failles de l’argument. Si quelqu’un dit "les inégalités salariales n'existent pas", tu peux prouver avec des faits et des statistiques qu’il existe des écarts de rémunération entre hommes et femmes dans de nombreux secteurs.

  3. Questions rhétoriques : Utilise des questions pour renverser l’argument. Par exemple, si quelqu’un dit "la rhétorique, c’est de la manipulation", réponds : "Pourquoi les plus grands orateurs de l’Histoire ont-ils utilisé la rhétorique pour changer les choses ?"

  4. Redirection : Si un argument est difficile à contrer directement, redirige la conversation vers un aspect que tu maîtrises mieux. Par exemple, parle de l’impact social d’un problème plutôt que de ses détails techniques.

En combinant ces techniques, tu peux non seulement contrer un argument, mais aussi prendre le contrôle du débat.

Pourquoi allier rhétorique et éloquence pour être un bon orateur ?

Imagine un plat sans assaisonnement. La rhétorique sans l’éloquence, c’est pareil : fade. Et l’éloquence sans rhétorique, c’est du vent. Pour être un orateur percutant, il faut marier les deux.

  • La rhétorique sans éloquence = convaincant mais ennuyeux
    Un discours hyper structuré avec des arguments en béton, mais livré sur un ton monocorde ? Ça passe mal. L’auditoire décroche, même si le fond est brillant.

  • L’éloquence sans rhétorique = impressionnant mais vide
    Un beau parleur qui envoûte la salle avec son charisme, mais sans message clair ? Ça fait illusion un temps, mais on en ressort sans rien retenir.

Le combo gagnant : fond solide + forme captivante
Un bon orateur maîtrise l’art de séduire et de convaincre.

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