Introduction
Il est 8h42. Le standard sature, la presse appelle, et un salarié vient de t’envoyer un lien : « On parle de nous sur X (ex-Twitter)… et c’est pas glorieux. »
Tu n’as pas de cellule de com.
Pas de déclaration préparée.
Pas le temps.
Et pourtant, c’est ton visage qu’on attend à la caméra, ta voix qu’on attend à la réunion, ta parole qu’on attend… pour ne pas perdre pied.
Bienvenue dans la prise de parole de crise sans filet.
Spoiler : on peut s’en sortir.
Mais à une condition : arrêter de croire que parler est inné. Surtout quand la boîte tangue.
Aujourd’hui on te donne les meilleurs conseils pour réussir ta prise de parole sans préparation ni cellule de communication.
La méthode TER : la méthode quand tout part en vrille
Il y a ces moments où tout va vite. Trop vite. Que ce soit :
- Une réunion exceptionnelle à improviser après une alerte cybersécurité.
- Un point presse imposé par une polémique en ligne.
- Une prise de parole interne face à des équipes en colère, ou inquiètes.
- Un investisseur qui exige "des explications claires avant midi".
À ce moment-là, il n’y a pas de script.
Juste une attente : celle d’une parole claire, humaine, et solide.
Et non, le TER dont on parle ici n’a jamais de retard. Il part à l’heure. Il va droit au but.
Et surtout, il évite les déraillements.
T comme Transparence
Quand tout le monde parle dans tous les sens, celui qui énonce des faits devient un point de repère.
Pas besoin d’un PowerPoint, ni d’un storytelling corporate.
Ce qu’on attend de toi, c’est donc un point d’ancrage rationnel.
Énonce des faits clairs et des observations logiques.
Exemple : « Hier à 22h, nous avons détecté un dysfonctionnement dans notre chaîne de production. Ce matin, l’origine du problème est identifiée, et nous avons lancé une première série de vérifications. »
Pourquoi est-ce important ?
Parce que la clarté crée un espace d’apaisement.
Ne pas cacher une information, c’est déjà poser un acte de responsabilité.
Nommer les faits, c’est éviter les spéculations foireuses.
Poser un calendrier d’annonce, c’est rassurer sans promettre ce qu’on ne maîtrise pas encore.
Et surtout : cela rappelle aux parties prenantes qu’elles sont respectées.
E comme Empathie
L’empathie, ce n’est pas juste ajouter une phrase "humaine" à un discours rationnel.
L’empathie, c’est l’intelligence émotionnelle du discours.
C’est montrer que tu as conscience des impacts humains, psychologiques, opérationnels.
Et surtout, que tu es là pour ça.
Parce que derrière l'incident, il y a :
- Des équipes en surcharge
- Des clients inquiets
- Des partenaires déboussolés
Exemple : « Je sais que cette situation a été violente à vivre pour certains. Et je le dis ici : ce que vous ressentez est légitime. »
Pourquoi est-ce important ?
Parce qu’un message sans émotion est entendu, mais pas reçu.
Parce qu’un ton froid est perçu comme un retrait.
L’empathie, ce n’est pas "ajouter une couche de sympathie" :
C’est créer un lien sincère, là où tout pourrait se fracturer.
D’ailleurs, pour muscler ton leadership, tu peux lire cet article sur Comment annoncer une stratégie impopulaire sans perdre tes équipes à l’oral ?
R comme Réactivité
La réactivité, ce n’est pas "parler vite", c’est prouver qu’on agit vite.
C’est la partie du discours où tu ne commentes plus : tu engages.
Tu décris ce qui a déjà été enclenché, et ce qui le sera dans l’heure.
Tu montres que l’expertise est là, qu’un cap est pris, et que tu es au cœur du dispositif.
Exemple : « Dès 6h ce matin, nous avons mobilisé notre cellule juridique pour protéger les intérêts des clients. Une nouvelle communication sera envoyée à midi avec les prochaines étapes. »
Pourquoi c’est décisif ?
Parce qu’en situation de crise, la confiance se reconstruit à coups de preuves.
Et ces preuves-là ne se donnent pas demain ou la semaine prochaine.
Elles se donnent maintenant.
Par des verbes d’action. Des délais. Des gestes. Des annonces fermes.
En résumé, la méthode T.E.R ne vise pas à faire de toi un simple porte-parole de crise, mais à t’aider à incarner une parole qui rassure, mobilise et inspire.
- Transparence : clarté sur les faits, pas de déni
- Empathie : clarté sur les émotions, pas de posture froide
- Réactivité : clarté sur les actions, pas de flou stratégique

Dans La Fièvre (Canal+), la méthode TER s’incarne à travers les prises de parole sous tension :
Les personnages qui posent des faits clairs (Transparence), reconnaissent les émotions des parties prenantes (Empathie) et réagissent rapidement face à la crise (Réactivité) parviennent à garder le contrôle.
Ceux qui s’enferment dans le silence perdent instantanément la confiance.
Une démonstration brute de ce que signifie parler juste quand tout s’enflamme.
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La posture, c’est le message
Il y a ce que tu dis.
Et puis, il y a ce que tu montres pendant que tu le dis.
Dans une prise de parole de crise, tes mots ne sont jamais seuls.
Ils arrivent escortés d’un cortège silencieux : tes épaules, tes mains, ton regard, ta voix.
Et ce cortège-là peut faire exploser ta crédibilité... ou la tripler.
Avant que la première syllabe ne sorte, ton public a déjà scanné :
- Ta posture (droit ou effondré ?)
- Ton regard (frontal ou fuyant ?)
- Ta voix (stable ou tremblante ?)
- Ton mouvement (maîtrisé ou gesticulant ?)
Les mains : Le métronome de ta clarté
Les mains, c’est ton second discours.
Si elles sont en panique, ton message l’est aussi.
Les 3 pièges classiques et comment les éviter :
- Se frotter les mains
- Solution : Mains visibles, calmes
- Croiser les bras
- Solution : Gestes doivent être amples, ouverts, illustratifs
- Pointer du doigt
- Solution : Paumes vers le public, cela montre ton accueil
- Solution : Paumes vers le public, cela montre ton accueil
Le regard : Le lien qui stabilise
Ne pas regarder, c’est fuir.
Fixer sans cligner, c’est agresser.
Regarder le sol, c’est s’éteindre.
Les 3 pièges classiques et comment les éviter :
- Fixer le sol, le plafond ou ses notes
- Solution : Balayer l’auditoire avec des regards de 2-3 secondes
- Fermer les yeux en parlant (oui, ça arrive)
- Solution : Soutenir l’œil des interlocuteurs clés lors de points critiques
- Papillonner sans stabilité
- Solution : Revenir souvent à une zone d’ancrage (milieu de la salle, caméra)
- Solution : Revenir souvent à une zone d’ancrage (milieu de la salle, caméra)
La voix : Le baromètre de ta maîtrise
Dans une prise de parole sous tension, la voix devient le thermomètre émotionnel que tout le monde capte, même inconsciemment.
Trop aiguë ? On te sent sous pression.
Trop rapide ? Tu donnes l’impression de vouloir fuir.
Trop monocorde ? Tu perds l’attention, voire la confiance.
Les 3 pièges classiques et comment les éviter :
- Monter dans les aigus
- Solution : Parler légèrement plus lentement que d’habitude (20 % en moins)
- Lire en mode automatique
- Solution : Poser la voix sur l’expiration (voix plus grave, plus stable)
- Parler trop vite
- Solution : Varier le rythme et les intonations pour garder l’attention
- Enchaîner sans silence
- Solution : Faire des silences maîtrisés pour laisser respirer les messages clés
- Solution : Faire des silences maîtrisés pour laisser respirer les messages clés
L’ancrage : Le sol, c’est ton allié
Dans une prise de parole de crise, on voit souvent ça :
Un pas en avant, deux en arrière. Des pieds qui tournent, qui dansent, qui cherchent la sortie.
Mauvais signe.
L’ancrage, c’est la base de ton autorité visuelle. Tes pieds c'est ton socle.
Les 3 pièges classiques et comment les éviter :
- Croiser les jambes
- Solution : Pieds écartés à largeur de bassin
- Marcher sans but
- Solution : Genoux souples (mais pas mous)
- Se balancer d’un pied sur l’autre
- Solution : Poids réparti équitablement
Si tu veux en apprendre davantage sur la gestion de ta gestuelle, lis cet article sur Comment utiliser ta gestuelle pour renforcer ton discours ?
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Conclusion
Personne ne prévoit d’avoir à prendre la parole un jour dans la confusion, sous pression, avec tout un écosystème suspendu à tes mots.
Et pourtant, ces moments arrivent.
Parfois en salle de crise.
Parfois dans une interview impromptue.
Parfois dans un silence pesant, avec une équipe qui attend que quelqu’un dise enfin quelque chose.
Dans ces instants-là, le talent ne suffit pas.
Ce qui fait la différence, c’est ce qui a été intégré en amont.
Des réflexes.
Une méthode.
Une capacité à garder de la clarté quand le contexte floute tout.
Découvre nos formations en prise de parole et transforme tes discours et celles de tes équipes dès aujourd'hui.
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Julien de Sousa et toute l'équipe Panache.
Aller plus loin
Voici les réponses aux questions qui nous reviennent le plus. Si tu en as d'autres, entre en contact avec nous pour en savoir encore plus.
Non. Mais très souvent, oui.
Si la crise touche à l’image, aux valeurs, ou à une décision stratégique, déléguer la prise de parole, c’est comme envoyer un adjoint tenir un discours d’excuses devant un client majeur.
Ce n’est pas le bon signal.
Ce que les publics (internes ou externe) attendent dans ces moments-là, ce n’est pas un porte-parole parfaitement rodé.
C’est un responsable visible, clair, et engagé.
Et parfois, c’est le simple fait que tu prends la parole en personne qui suffit à restaurer un climat de confiance.
Respire. Littéralement.
Quand la tête s’emballe, le souffle est ton gouvernail.
Une expiration lente redonne du calme, du rythme, de la présence.
Ensuite :
- Pose les mains : sur une table, un pupitre, un stylo. Ça te stabilise.
- Regarde quelqu’un dans la salle — un repère humain, pas une caméra.
Relance avec une phrase simple :« Ce que je peux dire maintenant, c’est ceci… »
Oui. Et ce n’est pas un luxe.
C’est une compétence de survie en leadership.
Gérer une prise de parole sous tension, sans script, sans filet, avec tout un écosystème suspendu à tes mots ? Ça ne s’improvise pas.
Ça s’anticipe.
Et surtout : ça se travaille.
C’est exactement ce que propose Panache.
On t'aide à prendre confiance en toi, à incarner ta parole, et à transmettre avec impact, même sous pression.
Chez Panache :
- On te met en condition réelle.
- On te forme à penser vite, parler juste, rester stable.
On muscle ta lucidité oratoire, pas ton discours marketing.