Introduction
Il est là, tapi dans l'ombre, prêt à surgir à la moindre occasion pour nous rappeler que nous ne sommes pas légitimes et que nous ne méritons pas d'avoir notre mot à dire sur tel ou tel sujet. Le syndrome de l'imposteur nous rend la vie dure : manque de confiance, peur systématique d’échouer, anxiété à l’idée d’être « démasqué »… Alors, comment s'en débarrasser une bonne fois pour toutes et reprendre confiance en toi ?
Durant un été, entre deux coups de pédales et quelques nuits à la belle, je suis allé voir plusieurs spectacles pendant le Festival d'Avignon et il y en a un qui m'a particulièrement marqué : "L'Odeur de la Guerre".
Un seul-en-scène avec Julie Duval qui joue le rôle d'une femme à qui on ne cesse de répéter qu'elle n'est "jamais assez" ou "trop". Bien plus qu’un récit, son spectacle est une traversée dans le monde sans pitié des sentiments mal exprimés, des révoltes mal comprises et des agressions physiques dites accidentelles.
Toute sa vie, elle ne se sent ni légitime, ni à sa place, ni méritante. Elle manque de confiance dans ses capacités.
Ce syndrome de l'imposteur, on le connaît tous·tes. Celui qui nous fait penser au moins une fois dans notre vie : "Euh, mais je suis un nobod' moi, en quoi je suis pertinent·e pour parler de ça ? Pour donner mon opinion ? Mon point de vue ?"
Et on alimente ces peurs à chaque fois qu'on refuse une opportunité de s'exprimer.
Alors, pour rester dans le milieu du spectacle, explorons en 3 actes ce syndrome de l'imposteur, ce cercle vicieux qui nous fait croire qu'on est plus imposteurs qu'une taupe déguisée en flamant rose. Et pour écrire tout ça, j'avais lu un super billet sur le sujet de Nina Ramen, dont voilà un petit mash-up avec mes ajouts.

Acte 1 : Il était une fois, les femmes expertes en syndrome de l'imposteur
Apparemment, nous les hommes, ces êtres confiants à l’estime de soi surdimensionnée, surestimons nos capacités.
C'est probablement pour ça qu'il n'y a que des hommes dans le Top 15 des prix Darwin, prix "décerné" à des personnes qui meurent suite à un comportement particulièrement stupide... Et que les assurances coûtent plus cher pour nous ! (Trop) croire en soi serait la spécialité de ces messieurs ?
Pendant ce temps, les femmes, dotées d'un talent inné pour l'auto-sabotage et la dévalorisation, sous-estiment leurs capacités. Joli cadeau empoisonné de l'éducation genrée, où les petites filles sont encouragées à remettre en question leur propre ombre, ce qui ne leur permet pas d’acquérir la confiance nécessaire en grandissant.
Selon Elisabeth Cadoche, l'experte en syndrome d'imposture en chef, dès l'âge de 6 ans, les filles se disent qu'elles sont moins fortes et moins brillantes que les garçons, donc moins aptes à participer à des activités nécessitant un soupçon d'intelligence. Applaudissons cette perception du monde en technicolor !
Ceci explique pourquoi il existe plus d'hommes qui osent prendre la parole, même pour ne rien dire. Et pourquoi les femmes s'en empêchent alors qu'elles ont des choses très intéressantes à partager.
(Et aussi pourquoi 8 personnes / 10 qu'on forme pour regagner en confiance sont des femmes)
Acte 2 : Les aventures quotidiennes des femmes et de leur acolyte : le syndrome de l'imposteur
Conséquences de cette éducation ?
15% des femmes se dérobent des carrières majoritairement masculines à cause de leur faible estime d’elles-mêmes, adieu les sciences ou l’activité d’arbitre de bobsleigh par exemple.
Et en 2023, 35% des wonderwomen en entreprise n'osent pas demander une augmentation ou une promotion à cause de ce fameux complexe d’infériorité – elles préfèrent affronter un chat angora dont elles sont allergiques, plutôt que leur supérieur hiérarchique.
Même les entrepreneuses, avec leurs capes d'audace, sont mal à l’aise à l'idée de prospecter ou de proposer des tarifs qui pourraient rivaliser avec les prix de leurs homologues masculins. Là encore, problème d’affirmation de soi, manque d’assurance, peur de l’échec… Et pourtant !
Une observation purement empirique et personnelle : presque systématiquement, le feedback que je fais à une entrepreneuse que je coache est le même : « reprends confiance en toi, impose-toi, prends le lead, assume, montre que tu es la DG ». Car bien trop souvent, elles sont presque à s'excuser de présenter leur projet alors qu'il est canon bowdel !
Auto-censure, auto-sabotage, auto-moto.
Voilà pourquoi, il ne sert à rien d'enseigner les meilleures techniques de rhétorique si on ne supprime pas le pilote-auto de cet état d’esprit néfaste.
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Acte 3 : Les 5 éléments pour vaincre le syndrome de l'imposteur
Alors, bien évidemment, ces problèmes de confiance en soi ne concernent pas que les femmes. Tout comme la peur de prendre la parole en public n’est pas seulement l’apanage de nos amis de la team timide. À un moment ou à un autre, tout le monde peut se retrouver face à ce fameux syndrome de l’imposteur qui nous fait perdre nos moyens.
Il n’existe pas de recette miracle, mais voici cinq astuces pour t’aider à dompter cette créature :
Booste ton estime de toi
Pourquoi ne pas créer un joyeux dossier "Ego-Boost" avec la liste de tes succès, de tes éclats de génie, ou de tes clients géniaux qui t'adorent ? Collecte aussi les messages qui t'ont fait sourire, pleurer de joie ou danser comme Omar Sy sur du Earth, Wind & Fire. Il n’y a pas de meilleure thérapie qu’une pluie de compliments venant de tes proches ou collègues. Le but de tout ça est de remplacer les émotions négatives par un maximum de pensées positives pour enfin te rendre compte que tu es génial-e et légitime sur plusieurs sujets.
Travaille ta confiance en toi
Maintenant que tu as redoré ton blason auprès de toi-même, tu peux pratiquer quelques exercices pour augmenter ta confiance en toi. Il existe tout un tas de petites astuces à mettre en pratique régulièrement pour reprendre confiance en ses capacités et ressources intérieures. Tu peux par exemple : pratiquer des exercices de respiration, faire une liste de petits objectifs à atteindre au quotidien, te mettre au théâtre pour vaincre ta timidité, coucher tes émotions sur papier pour prendre du recul, te défaire du jugement des autres et t’éloigner des personnes toxiques de ton entourage qui mettent à mal ton ego, etc. À toi de trouver les techniques qui te conviennent pour t’aider à développer ta confiance en toi. Et se former en “prise de parole en public” est un super moyen pour muscler ta confiace en toi sur le long terme.
Entoure-toi de ta bande
Pour retrouver confiance en toi, rien de tel qu’un gang de supporteurs. La confiance se développe aussi par le lien social, alors connecte-toi avec d'autres personnes qui partagent tes tribulations. C'est le top pour se soutenir, aller de l’avant, s'encourager dans ses projets et croire en ses capacités. J'ai grandi dans un milieu ouvrier, loin du milieu entrepreneurial. Mes perspectives ont totalement changé quand j'ai commencé à m'entourer de gens qui montaient des projets. Ça galvanise, ça inspire, ça instruit. Et ça aide à prendre confiance en soi par effets rebonds.
Plonge dans l'action et sors de ta zone de confort
T'as pas attendu d'avoir un CAP cuisine pour proposer ton plat-signature à tes amis un dimanche soir ? T'as pas attendu d'avoir un appareil photo Leica S3 à 14K€ pour poster des photos sur les réseaux sociaux ? T'as pas attendu d'avoir réalisé un long-métrage oscarisé pour parler d'un film que tu aimes ? Accumule des expériences nouvelles et tu seras légitime pour en parler. Des gens seront toujours plus experts que toi, mais ils n'auront jamais vécu les mêmes expériences que toi. Alors commence petit, améliore-toi de 1% chaque jour et bientôt, le stress deviendra ta potion d'endorphine quotidienne.
Laisse parler les gens
À prendre dans les deux sens du terme. Tu auras toujours des gens qui te critiqueront car ils seront jaloux ou envieux de toi au fond. Les leaders ont assez confiance en eux pour te soutenir, ils ne perdront pas de temps à te dévaloriser. Alors que ceux qui doutent d’eux-mêmes, oui. Et si tu as une certaine aisance à prendre la parole en groupe, avec zéro syndrome de l'imposteur, sois bienveillant avec ceux qui sont timides et qui ont plus de mal. Offre-leur la possibilité de s'exprimer, laisse-les parler. Donne-leur de la place, ensuite, ils viendront la chercher.
Syndrome de l’imposteur : c’est grave docteur ?
Certaines personnes souffrant du syndrome de l’imposteur qui doutent de leurs capacités de manière quasi systématique peuvent se retrouver dans des situations personnelles et / ou professionnelles préoccupantes sur le long terme : mal-être, anxiété, dépression, risques de burn-out, stress, culpabilité, sentiment d’insécurité…
Si tu ne sais pas comment reprendre confiance en toi et que tu te reconnais dans ces symptômes, n’hésite pas à demander de l’aide. Il n’est pas toujours simple de faire un travail sur soi sans être accompagné. Cela peut être à travers nos séances de coaching, voire des séances psy pour les syndromes les plus handicapants.
Si tu veux en savoir plus, tu peux aussi t’intéresser à des spécialistes de la question, comme le psychothérapeute Kevin Chassangre. Cet « expert » du syndrome de l’imposteur arrive à vulgariser le sujet à travers des tutos vidéos et des ouvrages qui aident à comprendre ce symptôme et à trouver les clés pour ne plus douter de soi et retrouver une certaine confiance en ses compétences.
Conclusion
Pour conclure, rappelle-toi que tu n'as pas besoin d'un million de diplômes pour être une rock star dans ton domaine et prendre la parole dessus – tout ce dont tu as besoin, c'est de te mettre en action et d’oublier le regard des autres.
Of course, la confiance en soi est la baguette magique qui transforme les imposteurs en superhéros. Alors, sors et va conquérir le monde avec ta propre touche d'éclat et d'audace, car tu as ce qu'il faut pour briller et être sûr·e de toi.
Obtient les opportunités que tu mérites avec nos formations en prise de parole en public.
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Julien de Sousa, fondateur de Panache.
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Aller plus loin
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Comment définir le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur, ou phénomène de l’imposteur, est la tendance à se dénigrer et à manquer de confiance en soi, à douter de ses capacités, à penser qu’on trompe son entourage sur sa légitimité, et à avoir peur d’être démasqué par ce même entourage. Le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie. Il s’agit bel et bien d’un syndrome, autrement dit un ensemble de symptômes permettant de poser un diagnostic.
Syndrome de l’imposteur : quelles sont les origines de ce phénomène ?
Ce sont deux psychiatres américaines, Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, qui ont identifié le « phénomène de l’imposteur » à la fin des années 70. Elles utilisent alors le terme « phénomène » et non « syndrome », car ce sentiment d’imposture, ce problème de confiance en soi serait universel et non pathologique.
Leurs analyses reposent alors sur 150 femmes menant des carrières brillantes qui, malgré leur succès en tout point, sont incapables de reconnaître leurs réussites et de se sentir en confiance. Elles l’expliquent par une succession de hasard ou de chance sans prendre conscience de leurs compétences réelles et de leur travail acharné. Et comble de l’ironie : Pauline Rose Clance et Suzanne Imes elles-mêmes déclarent avoir peur d’être démasquées et que leur présumée incompétence soit pointée du doigt !
Qu’est-ce que l’échelle de Clance ?
Élaboré par Pauline Rose Clance, l’une des deux psychiatres à l’origine de l’identification du syndrome de l’imposteur, « L’échelle de Clance » est un test de 20 questions pour s’auto-évaluer et comprendre où l’on se situe sur l’échelle du syndrome de l’imposteur. Si tu te demandes où tu te situes après avoir lu cet article, si tu as souvent peur de ne pas être à la hauteur et que tous tes projets se transforment en échecs… N’hésite pas à passer le test pour savoir si cette perte de confiance peut être un frein à ton épanouissement personnel et professionnel. La prise de conscience est toujours une étape nécessaire pour pouvoir prendre les mesures nécessaires afin de surmonter sa timidité et regagner confiance en soi.
Le syndrome de l’imposteur se limite-t-il à la sphère professionnelle ?
Cette sensation d’imposture couplée à un grand manque de confiance en soi n’existe pas uniquement dans le monde du travail. Le syndrome de l’imposteur peut se manifester dans la vie personnelle. Par exemple, sur des performances sportives lorsqu’on ne se sent pas à la hauteur par rapport au reste de l’équipe alors que les résultats sont bons.
Qui est concerné par le syndrome de l’imposteur ?
Près de 70 % de la population mondiale ressent au moins une fois dans sa vie le syndrome de l’imposteur. Il peut concerner n’importe qui, peu importe l’âge, le sexe ou le milieu social. Paradoxalement, ce syndrome concerne majoritairement des personnes aux exigences très élevées qui veulent performer, voire exceller. Mais, tu l’auras compris, leurs résultats ne leur semblent jamais suffisants. Même en cas de succès, les personnes souffrant de ce sentiment d’imposteur manquent de confiance et ne pensent pas mériter leur réussite.