Introduction
La peur de parler en public, qu’il s’agisse d’un trac léger ou carrément de glossophobie, peut concerner tout le monde. Ce n’est pas qu’une question de timidité, et ce n’est pas non plus une fatalité. Même moi, malgré l’habitude, il m’arrive parfois de ressentir ce stress. Surtout quand je monte sur scène pour faire du Stand Up (oui, je fais des blagues dans des Comedy Clubs).
Depuis 2019, je prends régulièrement la parole dans des webinaires ou des conférences pour parler Rhétorique et Prise de Parole. C'est un sujet que je maîtrise, donc je me sens à l'aise sur une scène du ChangeNOW Summit, au salon BIG de Bpifrance ou au dernier Festival SoGood.
Mais récemment, le Free Up Festival (premier festival des Freelances en France) m'a donné 2 sujets d'intervention :
- « Savoir se raconter (sans se la raconter) » : easy pour moi, mon travail est justement de t'aider à parler de toi pour te créer des opportunités pro/perso.
- « La séduction client » : plait-il ?? Qui suis-je pour parler de ça, moi ?!
Alors pour me donner confiance, j'ai utilisé l'Effet Pygmalion.
Qu'est-ce que l'Effet Pygmalion ?
Dans la mythologie, Pygmalion, sculpteur de la Grèce Antique, ne trouve pas la femme « parfaite » qu’il pourra aimer.
Qu’à cela ne tienne, il sculpte alors une statue d'ivoire représentant une femme d'une telle beauté qu'il en tombe amoureux.
Il l’appelle Galatée.
Il souhaite si fort vivre d’amour et d’eau fraîche avec elle, qu’un jour, il embrasse la statue qui prend alors vie.
Si tu as grandi dans les années 90 comme moi, ça te rappelle peut-être la série « Code Lisa ».
L’Effet Pygmalion désigne donc une prophétie autoréalisatrice selon laquelle le jugement d'une personne influence et modifie le comportement d'une autre.
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Et ce n’est pas qu’une légende grecque en yaourt.
Ça peut avoir un effet dévastateur sur toi et ta confiance !
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Comment fonctionne l'Effet Pygmalion ?
Pour que tu comprennes bien les étapes de cet Effet, je vais prendre un exemple.
Admettons, tu t'appelles Camille et tu as bossé sur le projet C-88 :
- Tu as des croyances sur toi-même.
> « Je ne suis pas assez légitime à prendre la parole sur le projet C-88 »
- Ce qui influence tes actions envers les autres.
> « Je refuse de prendre la parole sur le projet C-88 »
- Ce qui a un effet sur les croyances que les autres ont sur toi.
> « Camille ne veut pas prendre la parole sur le dossier C-88, sûrement car elle ne le maîtrise pas assez »
- Ce qui génère des actions que les autres ont envers toi.
> « On ne va pas faire parler Camille sur le dossier C-88. On va choisir Dominique »
- Ce qui renforce tes croyances sur toi-même.
> « Les autres proposent plutôt à Dominique de présenter, donc je ne suis pas légitime à prendre la parole sur le projet C-88 »
La prophétie autoréalisatrice est enclenchée :
Ton propre jugement a influencé le comportement des autres sur toi.
L’Effet Pygmalion t’empêche d’oser des choses et tu t’enfermes dans un cercle vicieux.
La bonne nouvelle, c’est que s’il fonctionne pour du « négatif », il fonctionne également pour du « positif ».
C’est le même principe.
Alors, il suffit de transformer tes croyances limitantes de l’étape 1 en croyances aidantes.
C’est comme ça que je me suis retrouvé à animer cette conf’ sur la « Séduction Client » alors que je ne me considère pas du tout expert du sujet, et que j’ai un appareil dentaire en ce moment.
On est loin de la séduction 😬 !
Ma croyance limitante était :
❌ « Je ne suis pas expert de la thématique et c’est la honte mon appareil »
Ma croyance aidante pour la remplacer :
✅ « J’ai fait +35% de vente en 1 an, j’ai des bonnes pratiques à partager et je sais prendre soin d’un public quand je parle en conf’. En plus, je ne postillonne pas trop. »
Résultat :
Un Effet Pygmalion vertueux et j'ai une boîte de portage salarial pour freelances qui m’a contacté pour intervenir sur ce sujet prochainement.
Alors, à chaque fois que quelque chose te freine, que tu as une croyance limitante, tente de la transformer en quelque chose d’aidant.
Car de grandes choses peuvent t’arriver, comme avoir des dents droites.

Quelques croyances limitantes transformées en croyances aidantes
On a formé +7000 personnes, donc on en a entendu et vu passer des freins et autres croyances limitantes qui t'empêchent de prendre la parole en pleine confiance, et donc de te créer de belles opportunités.
Celui ou celle qui ose, qui sait convaincre et qui sait fédérer grâce à sa parole, est assurément une personne qui devient un·e vrai·e leader d'opinions que l'on veut écouter et suivre.
Alors voici un petit florilège des croyances limitantes qu'on a le plus entendues et une proposition de transformation en croyances aidantes.
Tout ça pour un Effet Pygmalion vertueux :
❌ « Je suis incapable de parler en public »
✅ Tu as déjà parlé devant 3 potes autour d'une bière un samedi soir et tu étais au centre de l'attention ? Tu as déjà parlé devant une troupe d'enfants lors d'une colonie de vacances ? Tu es déjà passé·e au tableau plus jeune ? Tu es déjà intervenu·e en réunion pour présenter tes avancées ? Même si tout n'était pas parfait, tu l'as déjà fait. Et plus tu accumuleras de situations différentes, plus tu seras capable de le faire. On n'a pas « confiance en soi ». On a « confiance en une action » (qu'on répète suffisamment pour la maîtriser).
❌ « Je ne suis pas expert·e du sujet »
✅ Pas grave, tu viens pour parler de TON expérience, TON savoir-faire actuel, et ça, c'est unique. Personne ne peut remettre en question une expérience personnelle. Et puis, si tu apportes de la valeur à quelqu'un, c'est que tu as au moins une expertise suffisante. Est-ce que tu as attendu d'ouvrir un restau 3 étoiles pour transmettre ta super recette de quiche aux 8 fromages à tes ami·e·s ?
❌ « Je ne suis pas légitime »
✅ Si on t'a proposé de prendre la parole et que tu as accepté, ou si des personnes viennent pour t'écouter, c'est qu'ELLES te pensent légitime. C'est déjà une sacrée étape.
❌ « Je ne suis pas intéressant·e »
✅ Combien de personnes se sont endormies la dernière fois que tu as pris la parole ? Zéro ? Finalement, tu devais être assez intéressant·e à LEURS yeux. Et c'est déjà très bien.
❌ « Je parle trop vite / trop lentement »
✅ Est-ce vraiment quelqu'un qui t'a fait ce feedback un jour ? Si oui, alors c'est que ça ne répondait pas à SON besoin, SA manière de recevoir une information. Pour d'autres, c'est peut-être le bon rythme. Et puis, tu sais respirer non ? Alors, tu peux ajouter des moments de respiration avant tout pour toi.
Rappelle-toi que l'effet Pygmalion (la prophétie autoréalisatrice) fonctionne aussi bien pour du négatif, que du positif.
> Voici en bonus une petite vidéo de 5mn qui réexplique très bien son pouvoir :
Conclusion
Il faut être capable de penser au présent.
Parce que souvent quand tu angoisses, c'est que tu projettes dans le futur un truc de ton passé...
Tu trouves ça pertinent de flipper d'un truc qui n'existe pas en te fondant sur un truc qui n'existe plus ? (relis cette phrase)
Finalement, si tu commences à parler, à agir, à faire comme celui ou celle que tu veux devenir, c'est à ce moment-là que tu le deviens... puisque c'est toi qui fais comme lui/elle ! (relis cette phrase aussi).
Alors, comment aimerais-tu être ?
Julien de Sousa et toute l'équipe de Panache
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Aller plus loin
Voici les réponses aux questions qui nous reviennent le plus. Si tu en as d'autres, entre en contact avec nous pour en savoir encore plus.
La glossophobie est la peur de parler en public, tout simplement. C’est l’une des manifestations d’anxiété sociale les plus courantes puisqu’elle toucherait environ 75% de la population mondiale. Plus qu’un léger trac à l’idée de prendre la parole en public (ce qui est tout à fait naturel, même si tu as l’habitude de le faire), la glossophobie s’apparente plus à une phobie sociale et peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie et le quotidien des personnes atteintes. Cette angoisse peut se manifester dans des situations sociales diverses, devant une large foule comme un petit groupe. Elle amène généralement la personne concernée à perdre le contrôle.
À l’instar d’autres types de phobies (p. ex. : claustrophobie, agoraphobie, arachnophobie…), la glossophobie est un trouble anxieux qui s’apparente à une peur intense et irrationnelle d’une situation ou d’un objet. La peur est une réaction naturelle face à une situation de danger. Mais dans le cas d’une personne qui souffre de phobie, cette peur est incontrôlable et excessive. Les phobies apparaissent le plus souvent dans l’enfance ou l’adolescence, mais leurs causes réelles ne sont pas toujours simples à identifier (cause traumatique, génétique, biologique, etc.). Un traumatisme dans l’enfance peut par exemple se transformer en trouble phobique à l’âge adulte.
Dans le cas de la crainte à l’idée de parler en public, elle vient souvent d’une mauvaise expérience par le passé. Par exemple, une invitation à prendre la parole imprévue et non préparée qui s’est mal déroulée. La peur de prendre la parole peut alors surgir et rester ancrée.
Cette anxiété sociale est souvent liée à des pensées négatives autour des interactions avec autrui : peur du regard des autres et d’être jugé sévèrement, peur de l’échec, manque de confiance en soi, syndrome de l’imposteur, peur de rougir, etc. C’est pourquoi il est essentiel de transformer ces pensées négatives en pensées optimistes (on en revient à l’Effet Pygmalion).
La glossophobie peut entraîner des symptômes physiques, verbaux et non verbaux plus ou moins handicapants et persistants. Le premier symptôme peut être qualifié d’anxiété par anticipation : autrement dit, tu vas angoisser à l’idée même de devoir parler en public. Cette anxiété anticipatoire peut mener à des comportements d’évitement (refus de se rendre dans des événements où l’on est susceptible de devoir prendre la parole, parfois même des réunions professionnelles).
Côté symptômes physiques, on peut ressentir une attaque de panique avec augmentation du rythme cardiaque, des nausées, des palpitations, une transpiration accrue, un raidissement de la nuque, des tremblements, des vertiges, etc. Rarement tout cela à la fois, je te rassure.
Il existe quelques exercices et méthodes que tu peux essayer de mettre en place pour lutter contre ta peur de parler en public :
- Applique l’Effet Pygmalion : pense au présent et essaye de transformer tes pensées bloquantes en croyances positives et aidantes ;
- Entraîne-toi : un maximum à prendre la parole dans des situations sociales qui ne sont pas anxiogènes pour toi. Par exemple : un dîner entre amis ou en famille, en petit comité.
- Pratique des exercices de relaxation en amont : la technique de la respiration abdominale ou le yoga, qui mêle exercices physiques et respiration, sont deux activités idéales pour diminuer le stress.
- Dédramatise la situation : tu ne joues pas ta vie avec cette prise de parole. Tu peux même faire un peu d’autodérision face à ton auditoire pour t’enlever un bout de pression des épaules.
- Sors de ta zone de confort : avec, par exemple, des cours de théâtre qui t’aideront à vaincre ta timidité et à oublier le regard des autres.
- Prépare ton intervention : avec soin pour gagner en confiance le jour J.
Cependant, la problématique peut être plus sérieuse si l’anxiété que tu ressens face à ces situations est excessive, voire paralysante, et qu’elle mène à des comportements d’évitement. Si cette angoisse profonde persiste et impacte ton quotidien, ta vie sociale ou professionnelle, il peut être utile de se tourner vers une prise en charge thérapeutique. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont notamment fait leurs preuves pour traiter l’anxiété sociale. Enfin, sauf cas rares de phobies très sévères, on évite au maximum les traitements médicamenteux.